Pourquoi les jeunes rêvent-ils autant d’auto-entreprise ?
Créée en 2008 à la faveur de la loi de modernisation de l’économie (LME) puis réactualisée avec les réformes de 2015 et 2016, l’auto-entreprise a déjà conquis plus d’un million d’entrepreneurs français majoritairement jeunes. Ces chiffres connaissent une hausse continue avec la création en 2020 (selon les statistiques de l’INSEE) de plus de 46.000 nouvelles micro-entreprises par des porteurs de projets dont la moyenne d’âge est située autour de 30 ans. Comment expliquer l’attrait des jeunes pour cette forme d’entreprise individuelle ?

Qu’est-ce que l’auto-entreprise ?
L’auto-entreprise (aujourd'hui appelée micro-entreprise) correspond au régime français de travailleur indépendant. Il s’agit d’un type particulier d’entreprise individuelle (EI) avec une gestion administrative simplifiée ainsi que des charges sociales et fiscales allégées. Ainsi, l’auto-entrepreneur n’est autre qu’un entrepreneur sous le régime micro-social et micro-fiscal. Cette forme d'EI, très populaire chez les jeunes, semble répondre aux besoins de ceux souhaitant créer une entreprise dans des conditions plus souples.
Pourquoi l’auto-entreprise attire-t-elle autant les jeunes ?
Au-delà des nombreux atouts liés au régime juridique de l’auto-entreprise, son attrait chez les jeunes réside surtout dans le désir d’indépendance. A cela s’ajoutent les limites du CDI et du salariat ainsi que le besoin de la génération Z et Y d’explorer de nouveaux modes de travail et voies professionnelles.
- La quête d’indépendance
Si l’auto-entrepreneuriat fait autant rêver les jeunes c’est avant tout en raison de leur quête d’indépendance qu'ils vont alors pouvoir trouver dans la création d'une micro-entreprise. De plus en plus de jeunes veulent exercer à leur compte. C’est un fait avéré que tendent à démontrer des études et chiffres officiels relatifs à la création d’entreprises au cours des récentes années.
En effet, une étude réalisée par le Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie (Crédoc) publiée en 2017 révèle qu’en moyenne 45% des jeunes entre 18-24 ans aimeraient exercer une profession en indépendant ou en freelance. Selon les statistiques publiées par l’INSEE, plus de 848 000 sociétés ont été créées en 2020 le record de création d’entreprise en France.
Pour la même année, l’étude révèle la création de plus de 46 000 nouvelle micro-entreprises, soit une augmentation de plus de 9% des chiffres enregistrés en 2019. Cette tendance à la hausse est observée tout azimute dans les secteurs d’activité ouverts au régime de l’entreprise individuelle. Notamment celui du transport, de l’immobilier et du commerce. On estime autour de 36 ans, la moyenne d’âges de ces créateurs d’entreprises individuelles, soit majoritairement des personnes de la génération Y.
- Les limites du CDI
L’engouement des jeunes pour la micro-entreprise s’explique ensuite par la baisse de l’attrait pour les contrats à durée indéterminée. Particulièrement prisé pour la sécurité de l’emploi qu’il peut offrir, un CDI est dans bien de cas une garantie pour la souscription d’un crédit immobilier, l’octroi d’un prêt automobile, etc.
Pourtant cette stabilité et ses nombreux atouts semblent peu séduire les jeunes diplômés qui font leur entrée sur le marché de l’emploi avec pour objectif la liberté, l’autonomie et la flexibilité. Certains jeunes de la génération Z notamment peuvent déplorer la longue échéance de cette forme de contrat de travail qui les lie avec une seule et même entreprise sur le long terme.
D’après les résultats de l’étude conjointe menée par Mazars et OpinionWay, près d’un tiers de la génération Z souhaite cumuler 3 emplois ou plus en tant que freelance ou indépendant. Bien que d’aucun lui prédisent une mort au profit du CDD et du travail en freelance, une technique juridique aussi solide que le CDI n’est pas près de disparaître et demeure encore la norme.
- Les nombreux avantages du régime de l’auto-entreprise
Si être travailleur indépendant a le vent en poupe, c’est aussi et surtout en raison des multiples atouts attachés à son régime. Entre accessibilité, facilité de mise en œuvre, gestion simplifiée, charges allégées et subventions…, la micro-entreprise a de quoi séduire les jeunes.
L’accessibilité aux jeunes
La micro-entreprise est une entreprise individuelle qui a le mérite d’être accessible à presque tout le monde, plus particulièrement aux jeunes qui souhaitent entreprendre. Plus concrètement, vous avez la possibilité de devenir auto-entrepreneur que vous soyez un étudiant, un salarié en CDD ou en CDI, un fonctionnaire, un mineur émancipé (sous certaines conditions).
La simplicité et l’économie de la mise en place
L’auto-entreprise séduit aussi par la simplicité de sa création et le fait qu’elle nécessite peu d’investissement de départ. En effet sa constitution obéit à des formalités simples et s'effectue sans frais. Aucune exigence de capital ni de statut n’est requise. Une simple déclaration de début d’activité est suffisante pour devenir auto-entrepreneur. Qu’un jeune souhaite exercer une profession libérale, comme commerçant ou artisan, il pourra effectuer toutes les démarches en ligne gratuitement et obtenir son numéro SIRET au bout d’une semaine au plus.
Une comptabilité simplifiée
La micro-entreprise implique un mode de gestion et une comptabilité moins contraignante que celle d’une société. En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes simplement appelé à tenir un livre de recettes dans lequel répertorier les revenus et dépenses liées à votre activité. Vous devez en outre conserver toutes les pièces justificatives et, éventuellement, tenir un registre des achats. L’émission de factures, de devis et les déclarations sont grandement simplifiées.
Des charges sociales et fiscales allégées
Les allègements sociaux et fiscaux constituent des avantages non négligeables de la micro-entreprise. Au plan social par exemple, l’auto-entrepreneur va bénéficier du régime micro-social simplifié. Celui-ci permet le règlement simplifié des contributions sociales suivant une périodicité mensuelle ou trimestrielle selon la préférence de l’auto-entrepreneur. Les cotisations sont déterminées par application d’un taux sur son revenu et il n’a rien à payer s’il réalise un chiffre d’affaires nul.
Au plan fiscal, l’auto-entrepreneur bénéficie d’une franchise en base de TVA (sous un certain seuil de chiffre d’affaires). Il a la possibilité d’opter pour le prélèvement libératoire et bénéficie d’une exonération de cotisation foncière des entreprises (CFE) durant la première année de son activité.
Les aides et l’accompagnement disponibles, surtout pour les jeunes
Enfin, l’auto-entreprise est compatible avec de nombreuses aides ou subventions nationales et locales dont peuvent bénéficier les jeunes entrepreneurs via ce régime. Celles-ci peuvent constituer un véritable coup de pouce pour ceux d'entre eux qui ont des ressources limitées ou besoin d’un accompagnement pour le démarrage, la gestion et le financement de leur projet en auto-entrepreneur. L’on pense notamment aux aides comme :
- L’ACRE (l’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprises)
- L’ARCE ou l’ARE qui sont des allocations versées par le Pôle emploi
- Le NACRE
- La Prime d’activité
- Etc.
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