Auto-entreprise : quel bilan après dix ans d’existence ?

Les motifs de satisfaction sont nombreux, et confirment l’attrait irrésistible de ce statut simple et avantageux auprès d’un nombre croissant d’indépendants.

Des auto-entrepreneurs de plus en plus nombreux

S’émanciper d’un employeur, travailler pour soi et démarrer sa propre activité : l’ambition traditionnelle des travailleurs indépendants est partagée par un nombre de Français en augmentation constante. L’ACOSS recense un total de 3,6 millions de travailleurs indépendants à la fin 2019.

Parmi eux, 47,6 % (soit plus de 1,7 million de personnes) se sont laissés tenter par une inscription au régime auto-entrepreneur plutôt que par un autre statut d’entreprise individuelle, ce qui en fait – de loin – la formule la plus populaire chez les travailleurs non salariés.

Après des débuts timides en 2009, les auto-entrepreneurs se sont donc progressivement installés dans le paysage jusqu’à représenter aujourd’hui près d’un indépendant sur deux. La progression du statut a été spectaculaire, avec une progression annuelle moyenne de 18 % depuis dix ans et bien loin de s’essouffler : l’année 2019 a ainsi été un cru exceptionnel, avec une progression de 26,5 % du nombre d’inscrits.

Des revenus faibles mais en progression régulière

Le chiffre d’affaires moyen des auto-entrepreneurs reste modeste, puisqu’il s’établit en 2019 à 5 593 €. Il est très nettement inférieur à celui déclaré par les indépendants soumis à d’autres formes juridiques, qui s’établit à 42 000 € en moyenne. Ce constat doit toutefois être nuancé par plusieurs précisions importantes :

• 32 % des auto-entrepreneurs sont « économiquement inactifs », ce qui signifie qu’ils déclarent un chiffre d’affaires de 0 € sur l’année. Ils tendent donc à faire chuter fortement le chiffre d’affaires moyen. Ce dernier, dès lors, transmet une fausse idée des revenus effectifs des auto-entrepreneurs faisant réellement vivre leur activité.
• Il existe également de fortes disparités de rémunération chez les autres travailleurs indépendants. Les professions du juridique et du médical, inaccessibles pour la plupart aux auto-entrepreneurs, tendent à faire fortement grimper la moyenne.
• Le revenu moyen des auto-entrepreneurs a progressé en moyenne de 4 % par an depuis la création du régime, soit une augmentation supérieure à l’inflation.
• 21,4 % des auto-entrepreneurs exercent cette activité à titre accessoire, en complément d’une autre activité qui leur apporte généralement la plus grosse part de leurs revenus.

Quel est le profil-type de l’auto-entrepreneur en 2019 ?

L’auto-entrepreneur est un homme dans plus de 60 % des cas, et reste relativement jeune. L’âge moyen d’une personne inscrite au régime de l’auto-entreprise est en effet de 41 ans, soit tout de même 4 années de moins que les travailleurs indépendants pris dans leur globalité. Cela confirme le fort attrait de ce statut auprès des jeunes actifs et des étudiants.

Les activités les plus populaires, quant à elles, traduisent la « transformation numérique de l’économie » selon l’ACOSS. On note par exemple, en dix ans, une progression de 54 % chez les chauffeurs VTC et même de 80 % chez les coursiers urbains indépendants.

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Avec un plafond de chiffre d’affaires maintenu au moins jusqu’en 2023 et des conditions d’exercice toujours aussi avantageuses, le statut de l’auto-entrepreneur devrait continuer à séduire une large part des indépendants au cours des dix prochaines années.

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