Auto-entrepreneurs : quelles évolutions dans le secteur du BTP ?
L’introduction du statut d’auto-entrepreneur, en 2008 et 2009, avait causé l’inquiétude voire les protestations de nombreux artisans et corps de métier du secteur du bâtiment et travaux publics, qui craignaient notamment une concurrence déloyale.

Plus de dix ans après, les auto-entrepreneurs semblent bien avoir trouvé leur place au sein de ces professions artisanales très sollicitées, sans pour autant se substituer aux formes juridiques plus traditionnelles. L’ACOSS, qui supervise tous les organismes de recouvrement de la Sécurité sociale et notamment les URSSAF, a publié le 16 décembre dernier une étude chiffrée apportant un éclairage précieux sur l’évolution de ces activités au cours de la dernière décennie.
L’auto-entreprise encore minoritaire dans le BTP
L’étude de l’ACOSS recensait, en 2019, un total de 412 600 travailleurs indépendants dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Parmi eux, les auto-entrepreneurs ne représentent encore qu’une minorité, avec 44% des professionnels recensés soit environ 182 000 personnes. Bien que le statut rencontre donc la faveur d’une part importante de ces professionnels, le raz-de-marée annoncé il y a dix ans n’a manifestement pas eu lieu.
L’inscription au statut auto-entrepreneur rencontre du succès dans l’ensemble des corps de métier :
- Les travaux de gros œuvre du bâtiment rassemblent un total de 132 700 travailleurs indépendants. Parmi eux, on compte 56 500 auto-entrepreneurs soit une proportion de 42,57%.
- Les travaux d’installation (électricité, plomberie, chauffage…) regroupent quant à eux 110 500 travailleurs indépendants. Parmi eux, on compte 46 600 auto-entrepreneurs soit une proportion de 42,17%.
- Les travaux de finition et d’agencement sont assurés par 169 400 travailleurs indépendants. Parmi eux, on compte 79 200 auto-entrepreneurs soit une proportion de 46,75%.
Quels sont les revenus d’un auto-entrepreneur dans le BTP ?
Il n’est pas simple d’établir la rémunération type d’un artisan BTP inscrit en tant qu’auto-entrepreneur. Cela tient notamment à la part importante de professionnels inactifs, c’est-à-dire du nombre d’inscrits au régime ayant déclaré 0€ de chiffre d’affaires en 2019. Ils représentent jusqu’à 28,7% des inscrits dans le domaine du gros œuvre, 26,8% concernant les travaux d’installation et 25,6% concernant les travaux de finition. Notons tout de même que les inactifs sont moins nombreux dans le BTP que pour la moyenne de l’ensemble des auto-entrepreneurs, qui s’établit quant à elle à 32%.
En gardant à l’esprit cette réserve, le chiffre d’affaires moyen des auto-entrepreneurs du BTP s’élève en 2019 à :
- 8 600 € dans le gros-œuvre, en progression annuelle de 4,2% sur dix ans ;
- 9 650 € dans les travaux d'installation, en progression annuelle de 5,3% sur dix ans ;
- 8 870 € dans les travaux de finition, en progression annuelle de 4,1% sur dix ans.
Il s’agit donc d’un niveau bien inférieur au chiffre d’affaires déclaré par les autres travailleurs indépendants du secteur, qui tourne aux alentours de 30 000 € dans l’ensemble des catégories de travaux.
Quels sont les avantages de l’auto-entreprise en BTP ?
Les professions artisanales tendent encore à préférer largement les statuts classiques d’entreprise individuelle, ce qui est le plus souvent motivé par la déductibilité des charges réelles que n’offre pas l’auto-entreprise.
Les auto-entrepreneurs, pour autant, peuvent compter sur d’autres avantages pour exercer dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, à commencer par la franchise de TVA qui leur permet de pratiquer des tarifs bien plus avantageux que leurs confrères. Ce statut est tout particulièrement adapté pour réaliser des petits travaux à domicile, souvent délaissés d’ailleurs par les autres artisans.
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