Enquête FNAE : de nombreux auto-entrepreneurs en difficulté
Quel est l'état d'esprit général des auto-entrepreneurs en cette période exceptionnelle de crise sanitaire et économique ? La fédération nationale des auto-entrepreneurs (FNAE) veille régulièrement à prendre le pouls des indépendants et des myriades de métiers qui ont recours au statut avantageux de l'auto-entreprise.

La 5ème enquête de conjoncture de la FNAE, publiée le 7 octobre 2020, a été réalisée auprès de plus de 4 000 auto-entrepreneurs de tous profils. Elle a mis en évidence les difficultés économiques importantes vécues par beaucoup d'entre eux depuis le début de l'année, et ce alors même qu'un reconfinement dû à une seconde vague de la Covid-19 relevait encore de la science-fiction.
Le constat : une perte généralisée de chiffre d'affaires
Deux tiers des auto-entrepreneurs environ connaissent des difficultés très lourdes, susceptibles à terme de mettre en danger la pérennité de leur activité. L'enquête de la FNAE nous apprend ainsi que :
- 69,8 % des auto-entrepreneurs ont une activité de « faible niveau » depuis la fin du premier confinement sanitaire.
- Pour 67,9 %, ce faible niveau se traduit concrètement par une perte d'au moins 50 % du chiffre d'affaires habituel.
La crise touche indifféremment les auto-entrepreneurs exerçant leur activité à titre accessoire ou principal. Parmi les auto-entrepreneurs en « activité exclusive », et qui comptent donc sur cette seule source de revenu, 67,6 % connaissent aussi une perte de chiffre d'affaires d'au moins 50 %.
Des secteurs plus touchés que d'autres
Sans surprise, la FNAE relève que les activités pouvant être exercées depuis chez soi ou sans contact avec le client souffrent un peu moins que les autres. C'est le cas par exemple des développeurs web. Les services à la personne jugés essentiels continuent également à enregistrer une activité non négligeable, dont les livreurs de repas à domicile ou coursiers urbains indépendants.
A l'inverse, le conseil en entreprise, le commerce de détail ou encore les services d'enseignement sont en souffrance, sans même parler du cas critique de nombreux professionnels du tourisme.
Des prévisions pessimistes pour la fin 2020
Dans ces conditions dégradées, une grande majorité des auto-entrepreneurs interrogés envisagent l'avenir proche avec méfiance, voire une bonne dose de pessimisme. 72 % d'entre eux, ainsi, n'anticipent aucune remontée de leur chiffre d'affaires d'ici la fin de l'année 2020.
Notons que ce ressenti a été mesuré bien avant l'aggravation de la deuxième vague de la Covid-19 et la mise en œuvre des nouvelles mesures de restrictions sanitaires, dont le reconfinement de l'ensemble du territoire national. On peut donc raisonnablement supposer que ce nombre serait encore bien plus élevé au début du mois de novembre.
Il est encore difficile d'estimer l'impact que la situation aura sur les nouvelles inscriptions au régime auto-entrepreneur.
Fonds de solidarité : la revendication de la FNAE obtient gain de cause
La fédération nationale des auto-entrepreneurs s'était fondée sur les résultats alarmants de son enquête d'octobre pour solliciter à nouveau l'extension du fonds de solidarité au bénéfice des auto-entrepreneurs, dont 800 000 d'entre eux - pourtant éligibles - étaient privés depuis le 1er juillet.
Cette revendication vient de trouver un écho auprès du gouvernement, avec la parution du décret n°2020-1328 du 3 novembre 2020 qui prévoit une nouvelle indemnisation de 1 500 € maximum pour les professionnels enregistrant plus de 50 % de perte de chiffre d'affaires en novembre. L'aide peut être portée à 10 000 € pour une liste restrictive de professions liées au secteur du tourisme.
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