Interview de Grégoire Leclercq, président de la Fédération des auto-entrepreneurs

3 questions à Grégoire Leclercq à l'occasion de la publication de la quatrième édition de 'l'Auto-entrepreneur pour les nuls’

Interview de Grégoire Leclercq, président de la Fédération des auto-entrepreneurs


Dès le début de l'ouvrage, vous distinguez l’entreprise individuelle et l'auto-entrepreneur ? Pourquoi ?

Parce que l’auto-entrepreneur est un terme généraliste sans référence au statut juridique ou fiscal. Or, être auto-entrepreneur a des conséquences juridiques et fiscales. Il nous parait nécessaire de bien les expliquer dès le début du livre pour permettre au lecteur de savoir à quoi renvoie chaque terme. Ainsi, l’auto-entrepreneur a le statut juridique d’une entreprise individuelle. À ce titre il supporte seul et pleinement la responsabilité juridique de son activité en tant que personne physique (contrairement aux entrepreneurs exerçant en société). Dans la famille des entrepreneurs individuels, il y a ceux qui sont sous le régime réel, et ceux qui sont sous le régime micro-simplifié. L’auto-entrepreneur a le statut juridique d’entrepreneur individuel et il est soumis au régime micro-simplifié (obligatoirement micro-social et le plus souvent au micro-fiscal) contrairement aux entrepreneurs individuels soumis au régime dit du ‘réel’. 

Vous abordez également la question suivante ‘l'auto-entrepreneur est-il un entrepreneur’ ? Pourquoi ? 

Parce qu’il y a eu beaucoup de débats et de polémiques - et encore un peu maintenant- pour savoir si l’auto-entrepreneur était un véritable entrepreneur. Pour certains, pour être considérés comme entrepreneur, il fallait « en baver », ne pas être rentables pendant plusieurs années, crouler sous les charges sociales….. Pour ceux-là, les nouveaux entrants qu’étaient les auto-entrepreneurs, n’appartenaient pas vraiment à leur famille. En réalité, je pense qu’il est intéressant de différencier deux cas de figure. D’une part, les auto-entrepreneurs qui cumulent deux activités professionnelles et représentent 52% des auto-entrepreneurs. Ceux-ci peuvent être vus comme des créateurs d’activité. D’autre part, les auto-entrepreneurs qui se consacrent pleinement à leur l’activité professionnelle sous ce statut, et qui donc sont des entrepreneurs à part entière. On peut mesurer le degré d’engagement d’une personne dans son entreprise, au temps qu’elle y passe et aux revenus qu’elle peut en tirer. Le niveau d’engagement n’est pas le même lorsqu’il s’agit d’un salarié ou d’un fonctionnaire qui complète ses revenus avec une activité en auto-entreprise, que lorsque l’activité constitue la seule source de revenus de l’auto-entrepreneur. Toutefois, quel que soit le cas de figure, le degré de responsabilité est le même en cas de dettes ou d’erreur de gestion. Il est donc important de faire preuve de rigueur pour bien gérer son entreprise d’un point de vue juridique, comptable et fiscal, ce qui implique notamment de s’informer et de se former. 

Le profil des auto-entrepreneurs aujourd'hui a-t-il évolué depuis la création du statut en 2009 ?

Depuis 9 ans, c’est-à-dire depuis la création du statut, il n’y a pas eu vraiment de changement. Globalement, lorsque l’activité de l’auto-entrepreneur se développe bien, il quitte le régime par crainte d’atteindre les plafonds. Il y a eu très peu de variations de chiffre d’affaires moyen entre 2009 et 2018 et le taux d’échec reste stable aux alentours 30% d’échec chaque année. En revanche, depuis cette année, on commence à remarquer des changements du fait du doublement des plafonds. D’une part, le nombre de personnes avec le projet de développer une activité supérieure à 30 000€ de CA et qui opte pour le régime de l’auto-entrepreneur augmente. D’autre part, des entrepreneurs individuels, dont le chiffre d’affaires était plutôt entre 30-50k€, donc au-dessus des anciens plafonds, sont en train de migrer du régime réel vers le micro-social. Ceux-là continueront de facturer la TVA comme avant, mais vont pouvoir bénéficier du micro-social et de la simplicité qui va avec.

Saint-Cyrien, Ingénieur en Informatique, titulaire d'un Master en Droit Pénal et d'un MBA (HEC Paris), Grégoire Leclercq, auteur principal du livre ‘l’auto-entrepreneur pour les nuls’, est président de la Fédération des auto-entrepreneurs (FDAE), co-fondateur en 2015 de l'Observatoire de l’Ubérisation et Directeur général Adjoint d’EBP INFORMATIQUE. 

‘L’auto-entrepreneur pour les nuls’ explique tous les rouages du statut au plan fiscal et juridique, tout en livrant des astuces relatives au marketing et à la comptabilité pour guider le chef d’entreprise dans ses démarches quotidiennes. Il est à jour des modifications initiées par la loi de Finances 2018. 

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