Bérangère Lemaire, conseil en décoration en auto-entrepreneur
Après près de 15 ans de carrière dans le textile à Paris, cette Marseillaise d’origine s’est reconvertie dans le suivi de chantier et le conseil en décoration. Un métier qu’elle a adopté progressivement au fil des opportunités grâce au statut d’auto-entrepreneur. Interview.

Avant de vous lancer en auto-entrepreneuse, vous avez été salariée pendant plus de 15 ans à Paris. Avez-vous quitté le salariat dans le but de devenir auto-entrepreneuse ?
Non pas du tout. J’adorais ma vie de femme active parisienne. Diplômée d’un BTS de commerce international et d’une école de stylisme, j’ai travaillé dans plusieurs sociétés du secteur de la mode. En dernier lieu, mon poste de directrice des achats pour la marque Tally Weijl, me permettait de coupler un travail mêlant responsabilités, management d’équipe et créativité avec un niveau de vie très confortable. Mais, mon rythme professionnel était aussi très intense, et, à 36 ans, j’ai ressenti le besoin de faire un break et j’ai pris une année sabbatique. Quelques semaines plus tard, je rencontrai l’homme qui, depuis, est devenu mon mari et le père de mes enfants. Cette rencontre a changé ma vie et mes priorités. Je suis devenue auto-entrepreneuse quelques années plus tard, une fois mes enfants scolarisés, et, un peu par hasard.
En quoi a consisté ce hasard ?
Un ami promoteur a acheté un immeuble à Marseille, ma ville d’origine, où nous nous sommes installés avec ma famille après la naissance de notre deuxième enfant. Il m’a demandé si je voulais bien faire du suivi de chantier pour l’aménagement intérieur des appartements. Je n’avais aucune expérience en la matière, mais il avait confiance en mon bon sens. D’autres clients (sociétés et particuliers) sont venus à moi via le bouche-à-oreille grâce au succès de cette première expérience.
Pourquoi avoir choisi le statut auto-entrepreneur ?
Parce que c’était le plus simple. Je souhaitais pouvoir saisir cette opportunité sans savoir où cela allait me mener, ni combien de temps cela allait durer. Pas question donc de créer une société, ni de payer des charges à l’avance. Le statut d’auto-entrepreneur me permettait de me lancer sans risquer de devoir payer plus de charges que ce que l’activité allait me rapporter. D’autant que mon rythme de travail est assez irrégulier.
Pourquoi cette irrégularité ?
Parce que je ne cherche pas spécialement à le développer. J’aime mon nouveau métier, mais je souhaite l’exercer à mon rythme, c’est-à-dire à celui de ma vie de famille. Je ne démarche donc aucun client, ce sont les clients qui viennent à moi. Cela m’arrive de refuser une mission lorsque je sens que la demande du client est trop exigeante pour moi en termes d’investissement personnel. Mais je reconnais, ce que c’est un luxe que je peux m’offrir grâce à la situation professionnelle de mon mari. Dans mon cas de figure, mon activité d’auto-entrepreneur nous permet d’avoir un bon complément de revenus. En revanche, je ne suis pas certaine que cela serait suffisant si je devais assumer seule les revenus de mon foyer.
Sous quelle dénomination avez-vous enregistré votre activité ?
Je me suis immatriculée initialement en tant qu’‘Activité spécialisée de design’, puis j’ai ajouté l’activité de ‘Vente d’objets de décoration, meubles, linge de maison’ pour être plus libre dans l’organisation de mes prestations.
Pouvez-vous décrire une journée type ?
Quels que soient mes clients - professionnels ou particuliers - la première étape est de déterminer avec le client, le budget et le style de décoration souhaité. Parfois je complète ma prestation d’un suivi de chantier, parfois ce sera uniquement du conseil en décoration d’intérieur sachant que, dans ce dernier cas, je peux être amenée à faire intervenir des sous-traitants par exemple pour la pose d’éléments (éviers, lavabo, placards, ou autres petits travaux d’installation de mobilier). Dans tous les cas, je passe beaucoup de temps sur internet pour repérer les éléments de mobiliers nécessaires à l’aménagement de l’appartement du client : meubles et éléments de salle bain, électroménager et ameublement de cuisine, mobilier et éléments de décoration. Ceci évidemment pour ne pas perdre de temps dans les magasins que j’arpente presque chaque jour pour suivre les tendances et faire mes achats pour mes clients.
En bref
Centre de Formalités des Entreprises (CFE) compétent : (CCI)Catégorie juridique des revenus d’activité : BIC
Catégorie juridique de l’activité :
Prestation de service pour la décoration d’intérieur
Vente de marchandises pour l’achat-vente de mobilier
Code APE :
7410Z (activité spécialisée de design)
4759B (commerce de détail d’autres équipements du foyer)
Le montant des cotisations sociales à payer est de :
22 % du CA pour la décoration d’intérieur
12,80% du CA pour la vente d’articles de décoration
Cotisation pour frais de chambres :
Taxe CCI service pour la décoration d’intérieur : 0,044 % du CA
Taxe CCI vente pour la vente de mobilier : 0,015 %
Contribution à la Formation Professionnelle : 0,10 % du CA
Taxe foncière entreprise : ente 100 et 200€ / an payée séparément sur impôts.gouv.fr espace pro